Discours et Pratiques de l’écriture écologique : territoires et préservation de l’avenir

Atelier 13 du Colloque 2024 de l’APFUCC
Du 15 au 19 juin 2024
Université McGill
Montréal, Québec, Canada

Date limite pour la réception des propositions de communication : 15 janvier 2024

https://apfucc.net/congres-2024/Lien vers l’appel (PDF)

Responsables d’atelier

Rony Devyllers Yala Kouandzi, Université Marien Ngouabi, Congo
Fabiola Obame, Université Paris 8

Argumentaire

La littérature témoigne de la réalité, du vécu des humains. Elle participe de leurs différents combats idéologiques, face aux grandes crises de l’Histoire, notamment politiques, économiques, socioculturelles, environnementales, car comme le souligne R. Barthes (1953,  p.15) « L’écriture est un acte de solidarité historique […] le rapport entre la création et la société […] la forme saisie dans son intention humaine et liée ainsi aux grandes crises de l’Histoire». À l’heure où l’humanité se trouve confrontée à des périls environnementaux, « La volonté d’agir très concrètement en faveur d’un environnement menacé s’exprime chaque jour avec plus de force » (P. Schoentjes, 2020, p.141). Aussi, les écrivains et écrivaines, soucieux et soucieuses de nos avenirs, produisent des ouvrages écologiques, pour alerter, informer et fédérer les consciences autour du combat écologique, pour le salut de tous et toutes. C’est le cas de Alice Ferney (Le Règne du Vivant, 2014), Henri Djombo (Le cri de la forêt, 2015) et Lionnel Daudet (Très haute tension, 2018). En effet face aux différents changements naturels relevés et à la déferlante des catastrophes qui s’abattent sur le monde du fait de tremblements de terre, de tsunami, de changements climatiques, de sécheresse, d’inondations spectaculaires inédites, de pollution, de risques d’extinction des espèces animales, etc.-, ils et elles n’hésitent pas à thématiser les menaces qui pèsent sur la planète.

Pour Hubert Zapf, la façon dont est abordée l’écologie dans les environnements littéraires ouvre la voie à la diversité. Dans Literature as Cultural Ecology (2016), il fait état du versant écologique de la littérature qui, dans un registre culturel, se révèle être le lieu d’émergence d’un renouveau culturel parce qu’elle est, en même temps, l’espace où se déconstruisent les déséquilibres culturels et où ils se régénèrent. Pour comprendre cet état de fait, il faut noter que d’une part, la littérature offre un éclairage aux cultures mises à l’écart pour des motifs historiques et politiques ; d’autre part, elle donne vie à l’imagination culturelle, dans toute sa diversité et sa complexité, par le biais du langage. De la sorte, ce qui est livré dans le texte littéraire, c’est donc une manière de repenser un avenir commun en tenant compte des écologies culturelles dans leurs différentes formes.

De ce fait, en s’appuyant sur l’idée que la trajectoire culturelle d’un groupe est liée à la terre, il est nécessaire que la prise de conscience écologique passe d’abord par les cultures locales pour espérer influer sur les cultures globales, étant donné que chaque culture et chaque peuple cultivent un rapport différent à la nature. L’apport de la culture est de façonner le citoyen écologique en instillant (à nouveau) le goût de la nature en chaque homme et en explorant les pistes pouvant mener à une meilleure cohabitation avec l’environnement naturel. Plus précisément, l’enjeu est de réfléchir aux moyens proposés par les œuvres littéraires pour préserver les espaces de vie de demain et de définir les termes d’une politique de la réconciliation de l’environnement naturel où la culture serait au service de la nature. Dès lors, les caractéristiques intrinsèques aux écologies locales doivent être dynamisées étant donné qu’elles rendent compte, elles aussi, d’une politique écologique et d’une conception universalisante de l’écologie. Dans cette optique, la prise en compte des cultures des communautés noires et autochtones sera privilégiée, car ces cultures ouvrent une perspective vers un autre point de vue, à savoir, celui du regard que portent ces minorités sur la nature.

L’objet du présent atelier est de rendre compte des discours écologiques mis en circulation dans les textes littéraires en lien avec les questions de territoire et de préservation des espaces et des cultures, ainsi que des différentes modalités de leur expression.

A titre indicatif, les différentes communications pourraient s’inscrire dans les axes de réflexion ci-après :

  • Le rapport de l’humain à l’environnement
  • La représentation de l’environnement
  • L’expression de l’écologie 
  • Écologie et monde de demain
  • Écologie et décolonisation
  • Écologie et diversité
  • Écologie et universalisme
  • Écologie et culture

Modalités de participation

Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et notice bio-bibliographique de 150 mots) à obamefabilola@gmail.com et à ronydevyllers@gmail.com avant le 15 janvier 2024

Le colloque annuel 2024 de l’APFUCC sera en personne. Il se tiendra dans le cadre du Congrès  annuel de la Fédération des sciences humaines du Canada et la Fédération n’offre pas de soutien pour des interventions en ligne cette année.

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des  personnes responsables de l’atelier avant le 30 janvier 2024 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il faut également régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. De plus amples informations vous seront envoyées à ce sujet. Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication, présentée en français (la langue officielle de l’APFUCC), pour le colloque 2024.

Bibliographie indicative

Barthes Roland, Le degré zéro de l’écriture, Paris, Seuil, 1972.
Daudet Lionnel, Très haute tension, Paris, Stock, 2018
Djombo Henri, Le cri de la forêt, Paris et Brazzaville, LC Éditions et Éditions Hemar, 2015.
Ferney Alice, Le règne du Vivant, Paris, Actes Sud, 2014.
Peytavin Jean Louis, « Avant-propos : les discours de l’écologie », Discours de l’écologie in Quaderni, 1992, n°17, p.65-66.
Schoentjes Pierre , Ce qui a lieu, essai d’écopoetique, Wildproject, 2015.
Littérature et écologie, Editions Corti, coll., Les Essais, 2020.
Zaph Hubert, Literature as Cultural Ecology. SustainableTexts. London : Bloomsbury Publishing, 2016.

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