Laurence Bougault

À la lecture du numéro d’Europe consacré à Jean Genet, on était frappé par la récurrence du problème de l’« autofiction » (Doubrovsky) qui « opère dans un no man’s land entre autobiographie et fiction » (Europe , Spear, p. 26) et de celui du rapport à Autrui (Autrui comme partenaire amoureux, Autrui comme instance sociale contraignante, Autrui comme polis,…). On voudrait ici soulever la question suivante  : l’omniprésence de ces deux aspects de l’oeuvre de Genet n’est-elle pas le signe que, loin d’être dissociés, autofiction et traitement de l’altérité s’autodéterminent l’un par l’autre. En s’appuyant sur les réflexions d’Emmanuel Lévinas quant au problème de l’extériorité, telles qu’elles apparaissent dans Totalité et Infini, on aimerait en effet envisager comment, à la frontière de l’autobiographie et du « fictif », Jean Genet valorise certains types de rapports à Autrui qui impliquent une redistribution du réel selon une esthétique de l’assimilation de l’Autre dans les mondes possibles déployés par le sujet.

Jacques-Philippe Saint Gérand

Le mot Valeur est indéniablement l’un des mots du français les plus difficiles à définir et son utilisation dans un contexte d’esthétique langagière ne simplifie pas le problème. Les dictionnaires d’usage courant, à l’époque contemporaine, proposent généralement une architecture dans laquelle la dimension linguistique apparaît au coeur du processus. Ainsi le TLF.